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Bonne ou mauvaise affaire?

Un grave accident: Bonne ou mauvaise affaire?

Il y a 10 ans aujourd'hui, j'ai eu un grave accident de moto. J'en suis ressorti vivant mais avec, entre autre, un bras qui ne fonctionne plus du tout suite à un arrachement complet du plexus brachial.

Bonne ou mauvaise affaire cet accident ?

Cette question peut vous sembler provocante et sa réponse évidente. Pourtant elle est beaucoup plus nuancée lorsque je la regarde au travers de la pensée réaliste. 


Court, moyen ou long terme? :

A court terme, me réveillant de mon semi-coma je vous garanti que je trouvais que c'était une sacré mauvaise affaire! Être handicapé d'un bras voulait dire, plus de moto, compliquerait mes pratiques manuelles pour rénover et entretenir ma maison, m'occuper de mon jardin, aller aider les copains, etc.

A moyen terme, dans mon ciel sombre et noir j’ai vu des dizaines d’étoiles s’allumer. J’ai pu toucher du cœur combien j'étais aimé par ma famille et comme j'avais des amis présents. Avec les nombreux messages d’affection et de soutien, nous avons concrètement étés aidé par de nombreuses mains généreuses. Lorsque je m'en étonnais, chacun y allait de son mot gentil à mon égard. C'était comme-si je vivais ma verrée  après mon enterrement - ce moment de partage où la famille et les amis se remémorent les bons souvenirs et négligent les mauvais- ceci au détail près, que j'étais bien vivant!

A long terme, après dix ans, je peux mesurer tout ce que cet accident m'a apporté de négatif et de positif. 

Dans cette balance, le plateau négatif est toujours aussi lourd. Mon handicap est toujours le même avec mon bras en berne et j'ai toujours autant de difficulté à gérer mes douleurs fantômes (névralgie). 

C'est le plateau positif qui a le plus évolué. Le plus merveilleux est que tout l'amour et toute l'affection vécues, vues et partagées après mon accident sont toujours autant présents. Au travers d'une parole qui s'est ouverte encore plus au partage, ils ont pris de la force et de la beauté. Cette puissance et cette splendeur j’ai pu les mettre dans ce qui me plais le plus: Mes liens à mes prochains. Rempli de cette merveilleuse énergie, j'ai développé mes outils de communication à moi-même et aux autres en faisant la formation à l'approche émotivo-rationnelle de courant réaliste. Je vois l'effets bénéfique que ça apporte à ceux que je rencontre au travail et dans la vie privée. Je vois mon fils merveilleusement grandir dans une pensée plus douce que celle que nous propose si régulièrement le monde dans lequel nous vivons. Je vois la beauté de vivre ensemble les épreuves de la vie.

Alors, bonne ou mauvaise affaire cet accident? 

Bien évidemment j'aurais tellement préféré que toutes ces choses bénies m'arrivent sans ce jour du 4 octobre 2011. Mais il est tellement peu vraisemblable qu'elles aient pu se passer sans lui. Cet accident grave n’est donc ni une mauvaise ni un bonne affaire. Mais à sa suite j’ai eu la chance de vivre tellement de splendides choses pour pouvoir estimer, aujourd’hui, être un homme heureux.

Bernard@TaER.ch