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L'incertitude de la vie: avoir un enfant et le perdre

Hier un petit ange qui avait 19 ans s’est envolé pour l’éternité.

Qu'est-ce que la pensée réaliste peut nous enseigner ?

Avoir un enfant, c’est comme s’imaginer une bulle dorée :

Avoir un enfant, c’est se tourner confiant vers l’avenir. Par avance, nous nous réjouissons de partager avec lui les joies du quotidien et les étapes qui marqueront sa vie. Avant même qu’il puisse prononcer ses premiers mots, nous pensons aux sourires qu’il nous fera en regardant bien au fond de nos yeux, à ses premiers pas incertains que nous encouragerons. Il y aura ses premiers rituels de passage : les réussites scolaires, sa première alcoolisation, son permis de conduire. Nous prévoyons que plus il grandira, plus nous auront de connivences avec lui. Avec bienveillance nous le laisserons vivre ses amours, son mariage dans l’attente pour nous, secrète, de petits enfants. Ainsi le cycle de la nature nous semblera beau et juste.

Comme pour toutes nos décisions, lorsque nous nous ouvrons à l’accueil d’un enfant, nous imaginons que ce choix sera bon pour nous car il contribuera à notre bonheur. Ceci est normal. Personne ne fait un choix en pensant que ce choix le mènera vers la souffrance !

Avoir un enfant ce n’est pas penser que ça nous apportera la souffrance :

Pourtant les risques sont multiples. Peut-être naitra-t-il avec un handicap qui nous fera craindre pour la qualité de sa vie. Qui peut garantir qu’il rencontrera la réussite scolaire ?  Comment pouvons-nous être certain qu’il ne souffrira pas de ses amours ? Avons-nous la garantie que les chemins de la vie feront que nous vivrons dans une merveilleuse entente lui et nous ? Et si malgré notre amour, il sombre dans la drogue ou l’abus d’alcool ? Est-il possible qu’il tombe gravement malade ? Qu’il ait un grave accident ? Qu’il en meurt ?

Bien sûr, nous savons que c’est possible, mais nous pensons que cela n’arrivera pas. Que c’est tellement peu probable que nous le mettons de côté. Lorsque cela nous arrive, nous n’y sommes pas préparés et nous nous trouvons dans l’état de sidération, de choc !

L'incertitude de la réalisation de nos choix :

Il n’est pas question de se mettre toujours à imaginer le pire ! Il s’agit uniquement de s’ouvrir à l’incertitude de la vie. Juste savoir que souhaiter quelque chose n’est pas la garantie de la réussite. Mais il est certain que sans tentatives, rien n’adviendra. Lorsque nous imaginons une bulle dorée, la meilleure façon d’approcher la certitude de sa réalisation est de mettre le maximum de chances de son côté en y œuvrant au maximum.

 

A titre de postscriptum, je souhaite encore partager ceci avec vous :

Ps1 : Hier, devant le cercueil de ce petit ange, une pensée réaliste tournait en rond en moi : la mort a ceci de définitif qu’au moins, il est certain que cette jeune femme n’aura jamais à vivre la souffrance que traverse ses parents.

Ps2 : Si vous-même vivez un deuil et voulez comprendre et soulager ce que vous traversez, si vous connaissez quel qu’un qui le vit et que vous souhaitez en savoir plus pour pouvoir mieux le soutenir, je vous invite à consulter l’excellent site – la traversée du deuil - de ma très chère collègue et accompagnatrice spécialisée dans le deuil Sylvie Campeau. Vous pouvez même la consulter directement. Ayant elle-même vécu la mort de sa fille en 2006, elle a dirigé sa carrière au soutien des endeuillés. Aujourd’hui, elle a même créé un coffret d’accompagnement comprenant 50 cartes. Elle a soigneusement pensé et écrit chacune de ces pensées en y partageant également des outils concrets pour guider la personne traversant le deuil.

Bernard@TaER.ch